PME et RSE : vers une croissance raisonnée et pérenne ?
21 sept. 2020
Une contribution des étudiants de la Chaire Grande Consommation de l'ESSEC - promo 35
En occasionnant la mise en pause d’une partie de l’économie et en stoppant net la production et la croissance de certaines entreprises, le coronavirus a fait resurgir le vieux débat de la décroissance, qui prône une réduction de la production pour préserver les ressources dont nous disposons. Le modèle de l’entreprise en quête effrénée de croissance et de productivité n’est donc plus le seul à trouver grâce auprès des salariés, des consommateurs et des investisseurs. Les sociétés dites à impact qui se multiplient, ou l’instauration du statut de « société à mission » tendent à renforcer ce phénomène. Pour les sociétés à impact, la performance s’articule autour d’une multitude de critères : financier, sociaux, environnementaux, sociétaux. Par exemple, chez Phenix, startup se battant contre le gaspillage alimentaire, la réussite tient à la fois aux bénéfices réalisés mais aussi au nombre de tonnes d’aliments sauvés de la déchetterie.
En fait, nous devrions parler de croissance raisonnée, de performances RSE*; la question est de savoir si cette démarche serait pérenne pour tout type d’entreprises, des grands groupes aux PME ? Et si s’engager dans une démarche RSE est synonyme de croissance…pérenne ?
Nous avons en France près de 4 millions de PME, soit 99,9 % des entreprises qui représentent 6,3 millions de salariés, et 43% de la valeur ajoutée du pays.
C’est peu de dire que le questionnement d’une croissance raisonnée, et par ricochet du développement et la crédibilité de la RSE, dépend en bonne partie de sa prise en compte par les PME.
La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) n’est pas l’exclusivité des grandes entreprises. Beaucoup de TPE et PME ont compris qu’elles avaient tout intérêt, elles aussi, à s’inscrire dans cette démarche. Différenciation, innovation, fidélisation des talents et performance économique sont autant de raisons de s’engager dans une telle démarche.
Beaucoup d'ente elles ont d’ailleurs engagé des actions dites « RSE » sans les formaliser ou même sans se rendre compte que certains projets lancés relèvent d’une stratégie RSE.
L'ebook des PME+
S'abonner à la newsletter PME+
- 90% des dirigeants de PME/ETI françaises mènent des actions RSE alors qu’elles n’ont aucune obligation de publier de rapport dédié – Source : Bpifrance Le Lab 2019
- 50% des dirigeants de PME/ETI ont une véritable démarche RSE et 25% une démarche structurée avec un plan d’actions à court ou moyen terme – Source : Bpifrance Le Lab
- La capacité d’allocation de ressources financières ou humaines pour des projets à long terme est plus limitée
- La sensibilité aux cycles économiques est plus forte,
- L’inertie est plus réduite,
- La culture « terrain » est plus développée,
- L’éthique et la loyauté sont des valeurs aussi rentables pour les grands groupes que pour les PME,
- Les PME doivent soigner, tout autant que les grands groupes, leur image et tenir compte de l’évolution de l’opinion,
- Les initiatives de développement durable sont génératrices d’économies aussi bien dans les grands groupes que les PME,
- Et surtout, une grande majorité de PME s’inscrivent dans une histoire de transmission familiale, et donc un temps long.

