Portrait de Jean-François Feillet, Directeur QSE et RSE de Maison Chancerelle
Son parcours professionel
J’ai suivi une formation d’ingénieur en agro-alimentaire. Je suis issu d’une famille scientifique, et j’avais un intérêt pour la biologie.
Durant mon parcours, j’ai commencé par être Responsable qualité pendant 10 ans au sein du Groupe Doux puis j’ai rejoint MerAlliance (poissons fumés) en tant que Directeur du développement durable. Cette entreprise dans laquelle je suis resté 10 ans a été une entreprise pionnière en matière de RSE. Ensuite, je suis parti 2 ans à l’étranger comme Responsable qualité d’une conserverie de poisson avant de rejoindre Maison Chancerelle depuis 10 ans.
Après avoir structuré le service autour des enjeux liés à la qualité, j’ai assez rapidement pris en charge les sujets de RSE avec tout d’abord la réalisation d’un diagnostic développement durable, puis la mise au point d’une Politique d’achats poisson responsable (qui deviendra plus tard un Label pêche responsable), et enfin la mise au point d’une démarche RSE structurée autour de 4 axes principaux.
Sa fonction et ses missions au quotidien
Je suis Directeur QSE et RSE et mes missions au sein de l’entreprise consistent à animer les équipes Qualité et Sécurité /environnement, en France et aussi sur notre site au Maroc, animer la démarche RSE de l’entreprise et contribuer à la stratégie de l’entreprise au sein du Comité de direction.
Les sujets sont très variés. La RSE est au cœur des préoccupations sociétales est le défi est d’arriver à concilier les impératifs économiques avec ces enjeux, et notamment ceux de la décarbonation et des risques pesant sur la Biodiversité.
La RSE est portée par le CODIR, et en pratique nous l’animons à 2. Je me charge plutôt des aspects techniques, et l’autre membre gère la communication interne et externe.
Au niveau opérationnel le service qualité est surtout en interaction permanente avec la production.
Les sujets RSE sur lesquels son entreprise est particulièrement engagée
Sans qu’il s’agisse forcément de règlementation à venir, nous pensons être en anticipation sur un certain nombre de préoccupations de nos clients et consommateurs avec :
- La création d’un label pêche responsable, reconnu par un organisme indépendant,
- Notre démarche Clean label ayant entrainé la reformulation de nombreuses recettes afin de supprimer de nombreux additifs,
- La transparence sur nos étiquetages : origines, déclaration détaillée des ingrédients allant au-delà du réglementaire (ex : détail des épices, additifs carry-over,…)
- Notre application internet permettant de connaître les informations sur la pêche de toutes nos conserves de thon (zone de pêche, méthode de pêche, nom du bateau,)
Sur les sujets environnementaux, nous avons réalisé un bilan carbone scope 3 et sommes très impliqué dans la démarche nationale sur l’affichage environnemental.
Les challenges et les difficultés à relever en 2024
Actuellement, le contexte économique, avec la baisse de la consommation, occasionne une réduction des marges des entreprises susceptibles d’entrainer une baisse des moyens disponibles pour les sujets RSE.
La RSE est très clairement une priorité de l’entreprise, et nos actionnaires, la 7ème génération de la famille Chancerelle propriétaire à 100% de l’entreprise, nous poussent toujours plus en ce sens.
Nous investissons dans la pêche responsable, avec des exigences qui ne permettent pas certains approvisionnements d’opportunités par exemple.
Nous avons fortement investi aussi dans nos process afin de réduire les risques de TMS (Troubles Musculo Squelettiques) par exemple, et ainsi que certaines consommations de matières premières (huile de friture)
Autre challenge, appréhender avec les moyens d’une ETI les nouvelles exigences de la CSRD. Jusqu’ à maintenant nous avions pas de budget spécifique RSE, et les sujets abordés s’inscrivaient dans les frais de fonctionnement habituels des différents services engagés, plus ponctuellement quelques supports de cabinets externes (formation, formalisation politique RSE,…). L’arrivée de la CSRD, qui nous impose dès 2026 de publier notre rapport Extra-financier portant sur l’année 2025, nous oblige à repenser les moyens dédiés. En effet nous allons devoir réaliser notre analyse de double matérialité, étendre notre bilan carbone scope 3 (réalisé pour l’année 2022 sur une partie de notre activité), à l’ensemble des sociétés, dont celle présente au Maroc.
Nous envisageons donc de dédier une ressource interne à la RSE, ainsi qu’un budget spécifique pour les aides externes éventuelles et la communication.
Nous bénéficions aussi des moyens mis à disposition par notre organisation professionnelle, Pact’Alim (ex Adepale).
Ses 3 indicateurs clés
Nous suivons de près le taux d‘accident du travail car la santé et la sécurité des collaborateurs est une priorité. Cet indicateur est aussi généralement corrélé au bon fonctionnement de l’activité.
Le taux de satisfaction des consommateurs est mesuré lors des panels sensoriels. Chez Chancerelle nous revendiquons de fabriquer des produits qui sont les meilleurs du marché.
Enfin, le taux de réclamation clients et consommateurs est une mesure indirecte de la satisfaction de nos clients qui est essentielle.
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